« Le meilleur emballage, c’est bien sûr celui qui n’existe pas. » Seulement, dans la catégorie des fruits et légumes frais, pourtant directement associée aux notions d’alimentation simple, naturelle et durable, il est souvent difficile d’appliquer cet adage.
Alors que les propositions, préconisations et décrets concernant les emballages en plastique pour les fruits et légumes et la réduction des déchets d’emballages continuent à faire couler beaucoup d’encre, il n’existe actuellement aucune réglementation européenne qui harmonise les pratiques au sein de l’UE. Selon les dires, la Commission y travaillerait. Il se pourrait même bien qu'elle s’oriente vers une approche ‘à la Française’, en prenant le pays comme référence.
La France, à qui on reproche un excès de zèle, a adopté la loi AGEC (anti-gaspillage pour une économie circulaire), qui s’est notamment vue appliquée par un décret très controversé. D’abord publié fin 2021 pour être annulé fin 2022 et revu en mai dernier, il interdit les plastiques alvéolés tapissant les cartons de vrac ainsi que l’emballage plastique de multiples fruits et légumes frais non transformés commercialisés en lots de moins de 1,5 kg. A ce jour, 29 catégories sont exemptées de cette interdiction, car trop sujettes à la détérioration si vendues en vrac ou sans protection adéquate. Mais d’ici 2026, tous les fruits et légumes seraient concernés. Considérant les échanges inter frontaliers, autant dire que cette législation concerne plus que les producteurs et metteurs en marché français.
L’emballage, à la croisée entre protection et durabilité, se retrouve placé au cœur d’un débat qui, vous l’avez deviné, concerne tous nos clients et nous intéresse tout particulièrement ! Nous avons essayé d’y voir un peu plus clair.
Les principales fonctions d'un emballage
Rappelons que les fruits et légumes frais peuvent être vendus en vrac ou emballés par unité de consommation. Quel est le rôle de ce conditionnement ?
1. Il protège : comme une barrière physique, il empêche le produit d'être endommagé ou d'entrer en contact avec la saleté et ralentit la transmission des micro-organismes.
2. Il préserve : en empêchant les manipulations inutiles, il permet d'optimiser la durée de vie d’un produit durant le transport, le stockage et la commercialisation.
3. Il informe : origine, recettes, astuces… un support de communication visant à attirer, renseigner et dynamiser les ventes.
En tenant compte de ces trois points, il ne fait aucun doute que l'emballage contribue à réduire le gaspillage alimentaire. Renforcer ses avantages et exploiter sa recyclabilité semble plus approprié que de remettre en question son utilité - ce qui aurait un impact gigantesque sur l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement. Les matières premières utilisées pour fabriquer des emballages adaptés aux caractéristiques de chaque catégorie de produits sont diverses. Elles peuvent être d'origine végétale, comme le papier, le carton, la pâte à papier, la cellulose... ou synthétique, comme de nombreux types de plastique. Bien entendu, les coûts environnementaux - production, transport, recyclage - varient énormément d'une matière à l'autre, en fonction des méthodes de fabrication, etc.
Papier et plastique antinomiques ?
Parfois, on pourrait croire que deux camps s’affrontent : alors que le papier est jugé coûteux et énergivore à la production et au transport, le plastique est montré du doigt comme important facteur de pollution environnementale, notamment dans les océans, bien qu’il soit théoriquement toujours recyclable. Pourtant, chacun d’entre eux peut apporter au secteur des solutions adaptées, selon le produit, la destination finale, les modalités de vente…
Sous la pression législative et sociale, on assisterait actuellement à une forte réduction de la production et de l’utilisation du plastique au profit de matériaux dits naturels. Ceci occasionnant des investissements importants pour les fabricants d’emballages et provoquant par ailleurs des ruptures d’approvisionnement et une montée des prix.
Ici encore, le débat fait rage : et si en poursuivant l’objectif noble de protéger l’environnement, en forçant l’utilisation de papier, carton et bois, on occasionnait au final plus de gaspillage et faisait gonfler les coûts et les prix de façon démesurée pour la filière et le consommateur final ?
Quelles sont les alternatives ?
Finissons sur une note positive ! Pour éviter les transports longs et la détérioration de produits frais et donc fragiles, la consommation locale et de saison, possiblement en vrac, présente une solution logique, mais loin d’être toujours réalisable.
Par ailleurs, les contraintes et les difficultés font souvent éclore et accélérer des voies novatrices. La recherche et le développement de diverses solutions sont à l’étude ou en cours, citons entre autres les emballages ‘intelligents’ recyclés-recyclables, les pellicules ou coatings appliqués directement sur le produit pour allonger leur durée de vie, les « tatouages » au laser, les emballages consignés ou à réutiliser à la maison… les variétés sélectionnées pour leur longévité et leur résistance dans les canaux de vente, ou encore les traitements (atmosphériques, physiques, biologiques…) visant à prolonger la fraîcheur des produits.
Si les institutions du secteur ont absolument leur mot d’expert à dire, le consommateur a également un rôle clé à jouer dans la transition qui s’opère : en adoptant des nouveautés, en acceptant un prix plus élevé, en adaptant ses pratiques… ou pas !
Chez Consentio, nous n’avons malheureusement pas la réponse à cette problématique qui nous concerne pourtant tous. En revanche, nous vous aidons à vendre et acheter vos produits sans perte de temps et en toute transparence, afin de maximaliser la chance pour vos fruits et légumes frais, emballés ou pas, d’arriver dans l’assiette d’un consommateur avisé.
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